C'est difficile à croire que ce soit notre tour . Que cette année , on ne se retrouvera pas dans les couloirs en béton du lycée pour se raconter nos exploits des vacances et se dire que cette année sera encore meilleure que le précédente . J'ai posé mes bagages en rentrant de Croatie et je me suis rendue compte que j'avais déja loupé le coche . Où êtes vous ? J'ai passé quelques coups de fil , vous étiez en cours de prépa , vous pouviez pas me répondre . Elle était à Paris , et Elle partait à Londres . Même pas le temps d'en prendre conscience que c'est déjà commencé . Ou fini , ça dépend comme on décide de le voir . Encore une de ces phases indéfinissables qui est censée marquer un tournant dans notre vie . Pour l'instant , ça me donne plus envie de vomir qu'autre chose . Je vous ai revues , j'étais tellement heureuse , et là je réalise qu'il y a quelque chose de différent . Que le fossé a déjà commencé à se creuser . En même temps avec les études qu'on a choisi , comment faire autrement ? On ne peut même pas laisser les choses se faire naturellement , on n'a pas cette option . Ça me fait mal quand les retrouvailles se transforment en adieu . Quand on perd contrôle de tout . Je ne me sens pas prête pour ça . Je pensais que quand ce moment arriverai , on serait en phase avec la situation dans notre tête . Qu'on aurait même plutôt hâte qu'autre chose . Alors pourquoi je me retrouve, quelques jours avant que ce soit mon tour de commencer , à vouloir désespérément vous voir , vous parler , vous avoir près de moi , comme pour me convaincre que c'est toujours pareil , qu'on sera une exception à ces lois qui disent que la vraie vie commence à l'université et que tout ce qu'on a eu avant , amitiés comme amours n'étaient qu'un préambule à ce qui nous attend , que des attaches un peu futiles qui nous ont juste aidés à grandir . Et moi je suis là à essayer de m'accrocher aux derniers liens qui nous unissent encore . Tout va changer , c'est sûr . Même mon mode de vie . Alors je me retrouve à vouloir incurablement profiter de ces derniers jours où je peux faire semblant d'être encore au lycée et trainer dans les cafés , les soirées , descendre soir après soir des bouteilles de vieux pape et fumer cigarette sur cigarette . J'étais debout , la vision brumeuse et un verre de whisky-coca à la main au milieu du 42 , entourée de ces gens qui me manqueront beaucoup moins mais qui m'ont quand même accompagnés tout au long de ces soirées inoubliables , dans cette boite dans laquelle on a tellement de souvenirs , et d'un seul coup l'euphorie s'est transformée en mélancolie . J'ai regardé autour de moi et j'ai réalisé que tout ça allait quand même me manquer l'année prochaine . Que même si ce n'est pas le principal et que je refuse en général de l'admettre , une grande partie de moi est quand même définie par tout ce plan , certes un peu superficiel mais tellement attrayant , dont j'ai pris l'habitude de me nourrir . Je ne peux plus le démentir . Et je vais devoir m'en passer cette année . Me passer de ces soirées , me passer d'elles , me passer de tout mon échafaudage . C'est plus que de l'appréhension , c'est presque de la peur . Aussi épurants soient-ils , ce genre de moments décisifs dans notre vie me donne toujours un peu mal au cœur ..
une dernière semaine . dernière ligne droite . des révisions de dernière minute qui s'étendent jusque dans les heures tardives. et les piles de feuilles qui s'éparpillent sur le tapis, qui s'empilent sur le lit. un stylo qui coule, un train pour grenoble , et un soir on arrive dans sa chambre et on contemple le désastre . je suis restée quelques secondes sur le pas de la porte, puis résolument je me suis mise à ramasser les feuilles dispersées aux quatre coins de la chambre . Fini .Et la suite s'est déployée d'elle même . place aux soirées à l'autre bout de lyon, aux kilomètres à pied à trois heures du matin, aux nuits d'insomnie.
& les derniers évènements traditionnels qui marquent la fin du lycée . On a enfilé les robes, les talons. Deux trois fioles cachées dans le sac . La vision brumeuse, on s'en allume un au fond de la cour. Les visages qu'on s'était habitué à croiser dans les couloirs qui nous regardent étonnés . Quelques flashs éblouissants, photos dossiers. On enchaine les cigarettes et les fous rires. Et lorsqu'on entend ce son exploser dans les amplis, on se précipite dans l'obscurité, bousculant la foule sur son passage. Il suffit de fermer les yeux pour s'imaginer à ces soirées passées où les limites étaient franchies de tous. Peu importe ce que les autres peuvent penser de notre emportement. Puis la musique s'est arrêtée et les lumières de sont rallumées.. mais avec nous quand y'en a plus, et bah y'en a encore. Une histoire de "joyeux anniversaire" et de reste de champagne et de rosé.
Et puis notre tour est arrivé . On était plus les élèves surpris et amusés assis dans les salles, mais ceux qui étaient montés sur les tables dans un élan d'hystérie, dégageant du pied les trousses et les cahiers et les frontières du correct. Prendre une seconde pour contempler la sphère qu'on renverse et réaliser qu'à partir d'aujourd'hui, on n'en fait plus partie. Il ne reste plus que ces quelques examens , ces quelques heures courbés sur des bureaux, et on pourra réellement laisser le changement s'opérer. Mais mon esprit à moi a pris quelques semaines d'avances et refuse les rênes des révisions. A croire qu'à force de distractions, j'ai oublié les mécanismes du travail. Après tout, le Bac n'est qu'une excuse pour mieux fêter les Bacwinners.
lundi 24 mai 2010
Dans mon esprit je fonctionne comme un engin motorisé . Quand je sais qu'une longue route s'offre à moi, au long de laquelle les stations services se feront rares, je me prépare au voyage en remplissant au maximum mon véhicule d'essence tant qu'il en est encore temps . C'est pourquoi ces dernières semaines avant le bac furent l'occasion de faire le plein de carburant . Une histoire de "surprise" hurlé dans un salon sombre, et un sourire qui se dessine qui vient tout éclairer. On fait péter les bouteilles de champagnes, on grimace au vodka-pafs, on étouffe sous les soufflettes . J'ai sauté frénétiquement sur ce trampoline et les lumières se sont mises à tournoyer , les étoiles à danser dans le ciel. Rien à présent ne pouvait nous arrêter. Elle a crié Viens, j'ai attrapé sa main et on s'est mises à courir dans ce tunnel étroit . Les lampes accrochées sur les murs qui défilent, le sol qui s'échappe sous nos pieds. Et soudain c'est dans la foule opaque qu'on se faufile, les ombres qui dansent au dessus de nos têtes, les basses qui explosent de façon furieuse et on oublie quel était notre objectif . Une histoire d'ivre hystérie, d'embrouilles frivoles. Cette course-poursuite jusqu'à la voiture qui prend la fuite in extremis, l'adrénaline qui parcourt les veines. Mais paradoxalement c'est ce genre de soirée qui fait qu'on en redemande. Apéro sonore et sa bouteille de vin blanc juste après les cours, il m'a fait monter sur ses épaules et la vision brumeuse, j'ai surplombé la foule avec elle , une main dans la sienne et l'autre agitant une Malboro au rythme du son . Le soleil se couchait tout juste lorsque je me suis endormie ivre, ça change. Le lendemain c'était reparti, pourquoi t'as deux fioles? Parce que j'ai deux poches. J'ai traversé la route en courant, elle m'entrainait par la main à travers les voitures, et je lui ai murmuré pardon. A croire qu'il n'y a que dans l'ivresse qu'on puisse s'entendre. Cette main familière qui m'attrape l'épaule, des bisous à l'arrachée dans la foule, et l'ascension périlleuse jusqu'à la scène. J'ai encore la marque de la barrière sur les côtes. On en sort muet et sourd. on en a mangé des décibels . Mais maintenant il est temps de lâcher l'accélérateur .
dimanche 2 mai 2010
J'arrive pas à travailler . Les gouttes qui se déposent sur les vitres et les nuages balayant le ciel qui se dressent au dessus des immeubles de la ville . Ces anciennes mélodies de Bloc Party en boucle qui rappellent ces souvenirs douloureux entassés dans les recoins du coeur. Et merde . Ce n'est qu'un week-end à surmonter , bientôt on remettera ça comme pendant les vacances . Les sirops de grenadine , les cigarettes et les spartiates compensées qui font mal aux pieds. J'aime notre don pour les plans improvisés, pour toujours se débrouiller pour passer une bonne soirée. C'était fou, les amis . Difficile de reprendre les cours comme si il ne s'était rien passé . On se fond dans la masse des visages sans expression qui tapissent les couloirs du lycée, et on en vient à se demander si on est bien les mêmes personnes que celles qui ne souciaient de rien quelques jours auparavant. La sonnerie a retenti pour marquer la fin d'une journée de monotonie, et j'ai descendu nonchalamment les marches , dans la tête une certaine mélancolie . Et là, près des casiers , ils m'attendaient. J'ai couru vers eux et toute la mélancolie s'est envolée . Je ne sais pas vraiment pourquoi mais ce fut la meilleure surprise de la semaine. Qu'importe si je me doute bien que ces liens ne vont pas durer très longtemps, tant qu'ils me font sourire maintenant . Le temps de quelques blabla et cacahouètes au 203 avec eux; les nuages ont tapissé le ciel, deux vélos qui se suivent à travers le désordre de la ville, et je me suis enfouie sous ma couette . Un week-end avec soi-même, une pile de feuille empilée sur le bureau et ces musiques qui font chanceler les pensées .
L'avantage des concerts d'électro, c'est qu'on s'en rappelle pas le lendemain. Bloody Beetroots, quelques décibels en trop, une fiole de tequila cachée dans l' jean, un brouillard de fumée et le lendemain matin on a la tête qui explose, les oreilles qui sifflent, des bleus mystérieux sur le corps, et le soleil s'est dejà levé quand on commence notre nuit. &Tous les après-midis se poser en terrasse des cafés avec les mêmes pendant des heures. Des éclats de rires, des affinités et un nouveau commencement. Des habitudes qui s'installent et des liens qui se nouent . Avec eux des soirées improvisées dosées au vin blanc, pétard et rosé, on fout le bordel et on se fait remarquer. Il nous en faut peu, et on a besoin de personne d'autre. Quand j'y pense, on est tarés.
dimanche 4 avril 2010
Quelques jours de grève, on se croirait de retour en septembre. Tous les jours de la semaine au 203 , que le soleil brille, qu'il pleuve, qu'il vente, qu'on ait cours ou pas . Se réjouir d'être entouré de ces mêmes visages tous les jours, un sourire qui se dessine à l'intérieur de soi, et des fous rires qui ne passent pas inaperçus . Kirs à la violette, cafés, sirops de kiwi, malboros et cacahuètes. Des soirées qui nous remémorent nos premières cuites, du monde du son des mojitos des gens qu'on aime, et on finit dans les toilettes (Je commence à la connaitre par cœur cette cuvette ). Tu me suis, je te fuis , et tout prendre à la légère. Ça fait du bien de savoir doser l'accélérateur. Comme si tout commençait enfin à s'éclaircir. Mais il ne faut pas prendre la guérison pour acquise. Quelques mots de trop, quelques impressions et la douleur se manifeste. Comment s'éloigner de ces choses quand c'est le passé qui nous conditionne ? Ces évènements administrent tout ce qu'on ressent.. C'est tellement contradictoire d'infliger mais de subir, d'être la victime de soi-même. Ces petits ressentiments traduisent une grande douleur qui nous assujetti. Et ces larmes finissent toujours par couler pour les mêmes raisons. Big Jet Plane by Angus & Julia Stone on Grooveshark big jet plane -angus and julia stone
mardi 23 mars 2010
" Open the curtains, and let the sun shine in .. it’s warm , outside the funny giraffe is here, this is a place without fear or danger. this is a safe place, peaceful, away from everyone, and everything.. it’s here, and you.. Are wonderful. "