J'ai hâte . Mais je ne sais pas de quoi. Quel sentiment étrange, la plongée dans l'univers scolaire . Comme si le temps s'arrête . Comme un animal extrait de son milieu naturel . Il ne faut qu'une ou deux semaines pour que la monotonie s'installe . Les journées changent, les heures s'alourdissent, les battements ralentissent. On se surprend à ronger son stylo-bille en cours, le regard balayant le ciel à travers la fenêtre, ou posé sur le dos de celui qui intrigue assis de l'autre côté de la salle . Et dans la tête, des histoires plus intéressantes qui s'échafaudent. Un état de fatigue constant, et un sommeil qui frappe à toute heure. On s'éloigne de tout, même de ses habitudes. Alors; j'ai hâte. Hâte que les choses se transforment . Que le froid arrive vraiment, tant qu'à faire, qu'on puisse sortir les bottes en daim et la grosse écharpe qui engloutit le visage . Hâte qu'on s'y acclimate; et que les soirées reprennent à tout bout de champ . Que la saison s'établisse, et qu'on laisse tomber toutes les vaines- bonnes résolutions. Mais en attendant c'est le mal de tête et les pensées denses; et je me contente de l'élémentaire. Des fous rires en anglais avec 'Stelle; session guitare acoustique chez Thib', aprèm en ville à fumer adossé une vitrine, crêpes chez A, soirée chez S, 17 ans de Véronique.. entrecoupés des allers-retours en V'lov' d'un bout à l'autre de la ville à cause de cette putain de grève. N'allons même pas compter les billets de retard.