lundi 24 mai 2010

Dans mon esprit je fonctionne comme un engin motorisé . Quand je sais qu'une longue route s'offre à moi, au long de laquelle les stations services se feront rares, je me prépare au voyage en remplissant au maximum mon véhicule d'essence tant qu'il en est encore temps . C'est pourquoi ces dernières semaines avant le bac furent l'occasion de faire le plein de carburant . Une histoire de "surprise" hurlé dans un salon sombre, et un sourire qui se dessine qui vient tout éclairer. On fait péter les bouteilles de champagnes, on grimace au vodka-pafs, on étouffe sous les soufflettes . J'ai sauté frénétiquement sur ce trampoline et les lumières se sont mises à tournoyer , les étoiles à danser dans le ciel. Rien à présent ne pouvait nous arrêter. Elle a crié Viens, j'ai attrapé sa main et on s'est mises à courir dans ce tunnel étroit . Les lampes accrochées sur les murs qui défilent, le sol qui s'échappe sous nos pieds. Et soudain c'est dans la foule opaque qu'on se faufile, les ombres qui dansent au dessus de nos têtes, les basses qui explosent de façon furieuse et on oublie quel était notre objectif . Une histoire d'ivre hystérie, d'embrouilles frivoles. Cette course-poursuite jusqu'à la voiture qui prend la fuite in extremis, l'adrénaline qui parcourt les veines. Mais paradoxalement c'est ce genre de soirée qui fait qu'on en redemande. Apéro sonore et sa bouteille de vin blanc juste après les cours, il m'a fait monter sur ses épaules et la vision brumeuse, j'ai surplombé la foule avec elle , une main dans la sienne et l'autre agitant une Malboro au rythme du son . Le soleil se couchait tout juste lorsque je me suis endormie ivre, ça change. Le lendemain c'était reparti, pourquoi t'as deux fioles? Parce que j'ai deux poches. J'ai traversé la route en courant, elle m'entrainait par la main à travers les voitures, et je lui ai murmuré pardon. A croire qu'il n'y a que dans l'ivresse qu'on puisse s'entendre. Cette main familière qui m'attrape l'épaule, des bisous à l'arrachée dans la foule, et l'ascension périlleuse jusqu'à la scène. J'ai encore la marque de la barrière sur les côtes. On en sort muet et sourd. on en a mangé des décibels . Mais maintenant il est temps de lâcher l'accélérateur .

dimanche 2 mai 2010


J'arrive pas à travailler . Les gouttes qui se déposent sur les vitres et les nuages balayant le ciel qui se dressent au dessus des immeubles de la ville . Ces anciennes mélodies de Bloc Party en boucle qui rappellent ces souvenirs douloureux entassés dans les recoins du coeur. Et merde . Ce n'est qu'un week-end à surmonter , bientôt on remettera ça comme pendant les vacances . Les sirops de grenadine , les cigarettes et les spartiates compensées qui font mal aux pieds. J'aime notre don pour les plans improvisés, pour toujours se débrouiller pour passer une bonne soirée. C'était fou, les amis . Difficile de reprendre les cours comme si il ne s'était rien passé . On se fond dans la masse des visages sans expression qui tapissent les couloirs du lycée, et on en vient à se demander si on est bien les mêmes personnes que celles qui ne souciaient de rien quelques jours auparavant. La sonnerie a retenti pour marquer la fin d'une journée de monotonie, et j'ai descendu nonchalamment les marches , dans la tête une certaine mélancolie . Et là, près des casiers , ils m'attendaient. J'ai couru vers eux et toute la mélancolie s'est envolée . Je ne sais pas vraiment pourquoi mais ce fut la meilleure surprise de la semaine. Qu'importe si je me doute bien que ces liens ne vont pas durer très longtemps, tant qu'ils me font sourire maintenant . Le temps de quelques blabla et cacahouètes au 203 avec eux; les nuages ont tapissé le ciel, deux vélos qui se suivent à travers le désordre de la ville, et je me suis enfouie sous ma couette . Un week-end avec soi-même, une pile de feuille empilée sur le bureau et ces musiques qui font chanceler les pensées .

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